Da Fonseca : « Reims a paniqué »
Omar Da Fonseca : un regard avisé sur la prestation stadiste de samedi.
Ancien avant-centre international passé notamment par Tours, Monaco et le Paris SG, l'Argentin Omar Da Fonseca, aujourd'hui consultant spécialiste de la Liga espagnole sur beIN Sport, n'a pas gardé grand-chose du match de samedi auquel il a assisté. « Un match bizarre que Reims n'aurait jamais dû perdre. Mais quand on ne veut pas gagner… »
« J'adore Fortes »
Il a relevé de la « panique » dans le jeu rémois. « Pour avoir raté son entame, Reims s'est compliqué la tâche. Après, quand on est mené, on a tendance à oublier ses fondamentaux. Les Rémois ont un peu zappé les phases de préparation, puis ont été trop imprécis pour se remettre en selle. Ils ont bénéficié de deux-trois occasions, sans malheureusement réussir à marquer ».
Da Fonseca qui « vient de temps en temps à Reims », apprécie beaucoup le jeu de Grzegorz Krychowiak et surtout d'Odair Fortes. « Krychowiak n'était pas dans son assiette. Il s'est retrouvé souvent seul face à la vague d'Evian et n'a pas pu stabiliser le jeu de son équipe. Fallait-il le sortir ? Sa présence a manqué sur le 2e but.
Quant à Fortes, je l'aime beaucoup. C'est un joueur extraordinaire, très fort dans le un contre un. Il manque de jambes et n'a pu apporter plus à son équipe, mais son entrée a changé le jeu rémois ».
Comment voit-il la suite de l'aventure des Rouge et Blanc en L1 ? « Reims se bat bien, mais il doit trouver plus de justesse technique dans son jeu, notamment à domicile. Les qualités sont là, il faut plus de sang-froid pour les mettre en évidence. Mais bon, avec déjà 15 points, il n'y a pas à paniquer. Il faut juste s'appuyer encore davantage sur ses points forts et travailler ses points faibles ».
Les lacunes d'un soir du Stade de Reims
Une fois de plus, Kamel Ghilas a beaucoup tenté, sans toutefois parvenir à tromper la vigilance des défenseurs savoyards.
FOOTBALL (L1). Si le Stade de Reims a perdu, samedi, le match qui devait le relancer, il le doit plus à ses lacunes d'un soir qu'à la supériorité de son adversaire.
Une mauvaise affaire sur le plan comptable et un petit désastre psychologique. Jusqu'ici, le Stade de Reims qui n'avait jamais encaissé plus d'un but depuis sa folklorique cavalcade à Bastia (deux exclus et défaite dans les arrêts de jeu) le 18 août, parvenait à se faire craindre dans son antre de Delaune. Depuis samedi, ses principaux concurrents ont constaté, que bousculé, le promu champenois redevenait un adversaire « normal », capable de lâcher des points sous la pression.
Cette 2e défaite à domicile s'inscrit dans la continuité d'une série négative, même si les défaites sur le plus petit des scores à Paris (penalty raté) et à Rennes (en infériorité numérique pendant 75 minutes), n'avaient rien d'infamant.
Mais c'est la manière qui inquiète. Jamais, le Stade n'avait été aussi désorganisé et laborieux.
Retour sur un samedi à oublier.
EVIAN, LA BÊTE NOIRE. - Pour la 3e fois en autant de visites, Evian s'est imposé à Delaune. C'est une évidence, les Savoyards ne réussissent pas aux Rémois chez eux. S'ils avaient bénéficié de quatre jours de récupération de plus qu'Evian, les Rouge et Blanc n'ont même pas eu l'avantage de la fraîcheur physique.
CONDAMNÉS À DÉFENDRE. - En 1re mi-temps, Evian a mené 12 attaques, contre 14 pour Reims dont le circuit préférentiel sur les côtés, était bouché. Ses ailes coupées, Reims n'avait pas de plan B. D'autre part, peu d'attaques ont été conclues par un tir au but (6) alors qu'Evian s'en donnait à cœur joie (11 attaques dont 9 du trio Govou - Adnane - Bérigaud). Govou, notamment souvent en dédoublement avec le latéral Dja Djédjé, aura, en 1re mi-temps, mis au supplice Signorino, peu aidé il est vrai par Diego.
KRYCHO, GROSSE FATIGUE. - Gros joueur d'impact, sur le front depuis août, Krychowiak également utilisé en Coupe de la Ligue et en sélection, donne des signes de fatigue. Mais le coach rémois n'a pas mieux en magasin. Et en son absence après la pause, le Stade a connu des difficultés pour récupérer et remonter le ballon.
La possession du ballon favorable à Reims (54 %) ne saurait masquer sa mauvaise utilisation : aucun tir cadré en 2e mi-temps, trop de centres en aveugle sans avoir pris le temps de « travailler » la défense adverse. Evian, l'équipe qui commet le plus de fautes en L1, n'a même pas eu à recourir à des expédients pour contenir la fougue désordonnée des Rémois.
ATTAQUE EN BERNE. - Si le Stade a toujours marqué au moins un but sur son terrain depuis la défaite inaugurale contre Marseille (0-1, le 12 août), ses attaquants demeurent désespérément muets, hormis Courtet (4 buts). Malgré une kyrielle d'occasions, Ghilas, Fauvergue et Toudic n'ont toujours pas marqué à Delaune. « L'efficacité nous fait défaut », reconnaît Hubert Fournier.
L'ESPOIR FORTES. - L'entrée en jeu du Cap-Verdien (46e), a fait immédiatement pencher le jeu rémois à droite (66 % des mouvements offensifs). Bien que très surveillé, Fortes a ranimé la flamme et c'est sur un de ses centres que Cambon a marqué contre son camp. Si son entente avec Mandi a semblé moins naturelle qu'avec Glombard, Odaïr a été l'éclair d'une bien triste soirée
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