Stade de Reims / Fauvergue «pas du genre à fuir»
Chahuté par une partie du public, Nicolas Fauvergue (ici devant le Marseillais Kaboré) n'est pas près de baisser la garde.
FOOTBALL (L1). Conscient d'avoir raté son début de saison, Nicolas Fauvergue avait toutes les raisons d'accepter la belle offre du FC Kaiserslautern. Mais le Stadiste a préféré relever le défi de la réhabilitation.
C'est le genre de décision qu'on ne prend pas à la légère. Parce qu'elle peut influencer une carrière, voire une vie. A 28 ans, Nicolas Fauvergue, père de famille responsable, veut encore maîtriser son destin. Et le Nordiste a le crâne dur.
Ainsi, alors que tout concordait pour l'expédier loin de Reims et de son environnement hostile à son égard, à deux jours de la clôture officielle du marché hivernal des transferts, le Béthunois a tranché dans le vif : il reste au Stade et espère prouver à ses détracteurs qu'il peut s'imposer à la pointe de l'attaque des Rouge et Blanc.
« Les rumeurs sont fondées », avoue-t-il, confirmant ainsi l'offre flatteuse reçue de la part du FC Kaiserslautern, l'actuel 3e de la D2 allemande : 450 000 euros pour racheter ses 30 derniers mois de contrat avec le Stade de Reims, indemnité assortie d'un bonus en cas d'accession.
« Je ne veux pas donner raison aux siffleurs »
« Nico » balaie d'un revers de main l'argument avancé « d'offre irrefusable », compte tenu du contexte rémois et de son plan de carrière personnel. « Je suis un grand garçon, explique-t-il, pas du genre à fuir. J'avoue qu'à un moment donné, j'y ai pensé. Mais après réflexion, je me suis persuadé que partir maintenant serait considéré comme un échec pour moi et pour le club ».
Dans ces moments difficiles, l'ex-Sedanais apprécie aussi le soutien sans faille de son club. Face aux sifflets et insultes, ses coéquipiers ne l'ont jamais lâché. Mickaël Tacalfred, le capitaine, a dénoncé publiquement ce « lynchage » ciblé, soulignant que lorsqu'on s'attaquait à Nicolas Fauvergue, c'est l'équipe qu'on affaiblissait.
Et puis, il y a eu cette discussion franche et directe avec son entraîneur et son président. « Le club ne pouvait pas rester insensible face à une offre aussi alléchante. Mais avec Hubert Fournier et Jean-Pierre Caillot, on a convenu qu'il était trop facile de donner raison aux siffleurs. J'ai signé ici parce que je crois au projet et que je souhaite m'investir ».
« Les dés étaient pipés »
Et puis, Nicolas Fauvergue n'est pas le premier et ne sera pas le dernier buteur à connaître des difficultés d'adaptation en débarquant dans un club de Ligue 1. Comme un Gignac à Marseille, il reconnaît d'ailleurs que d'entrée, les dés étaient peut-être pipés : « Certains supporters n'ont jamais admis que je m'engage ici, alors que je n'étais pour rien dans les tractations entre les dirigeants et le joueur qui m'a précédé. Avant d'avoir mis les pieds sur le terrain, j'étais déjà critiqué ».
L'ancien Lillois et Strasbourgeois espère avoir surmonté ses difficultés. « Aujourd'hui, je sais que certaines personnes qui viennent à Delaune me détestent mais j'assume. » Il se dit prêt à prendre ses responsabilités : « J'ai envie de montrer mes qualités. Ça ne pourra pas être pire que ce que j'ai vécu ces six derniers mois. Je vais me bouger afin d'obliger certains à retourner leur veste ».
Et puis, à la fin du championnat, viendra l'heure du bilan : « On fera le point avec le staff et le président, et on verra… »
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Un buteur atypique
Si Nicolas Fauvergue est courtisé cet hiver, ce n’est sans doute pas par hasard. Le n° 13 rémois (tiens, il ferait mieux de changer de numéro!) a disputé 115 matches de Ligue 1 (17 buts), 10 de Ligue des champions avec Lille (3 buts) et 4 de Coupe de l’UEFA. La saison dernière, il a inscrit 15 buts en 34 rencontres (toutes compétitions confondues) avec le CSSA.
Il a aussi porté à neuf reprises le maillot de l’équipe de France Espoirs, avec laquelle il a remporté le Tournoi de Toulon en 2005 en réalisant un doublé lors de la finale contre le Portugal (4-1).
Avant-centre atypique à cause de son grand gabarit (1,93 m), Fauvergue possède un bon jeu de tête. Son jeu dos au but devrait profiter à ses coéquipiers. C’est l’une des raisons de sa venue au Stade de Reims.
"Notre mercato est terminé"
Il n’y aura plus de mouvement de joueurs au Stade de Reims d’ici à demain minuit, heure de fermeture du marché hivernal.Nicolas Fauvergue a officialisé sa décision de terminer la saison au sein de l’effectif en dépit de la sollicitation du FC Kaiserslautern (lire plus haut), et la rumeur envoyant Julien Toudic (prêté jusqu’en juin par le RC Lens) à Monaco est partie en fumée. Hubert Fournier et son staff pourront compter sur un groupe devingt-six joueurs pour mener à bien leur mission «maintien».
En fait, durant ce mois de tractations, l’effectif des Rouge et Blanc n’a pas bougé. Le départ du latéral gauche marocain Khalid Sekkat (Wydad Casablanca) et le prêt de Yann Benedick à Strasbourg (National) ont été compensés par les arrivées de l’attaquant istréen, Nicolas De Préville et du gardien havrais Johny Placide.
Dès que la sélection du Togo en aura terminé avec la Coupe d’Afrique des Nations, Kossi Agassa et Floyd Ayité rentreront dans leur bercail champenois.
«Nous sommes en ordre de bataille», a expliqué Jean-Pierre Caillot.Pour éviter les trois dernières places, le Stade devra composer avec cet effectif.