
Ce week-end, la L1 a débuté par une vague impressionnante de succès à l'extérieur. Mais pas seulement. Voici notre bilan de la 1re journée.
. IL FALLAIT PRENDRE L'EXTÉRIEUR
Même les Bastiais, arrivés à Sochaux deux heures et quart avant le coup d'envoi au terme d'un incroyable périple, ne diront pas le contraire : ce week-end, il faisait bon voyager en Ligue 1. Les Corses, vainqueurs à Bonal (2-3), ne sont pas les seuls à être rentrés chez eux les poches pleines. Six autres équipes ont débuté leur saison par un succès à l'extérieur. Bordeaux a démarré pied au plancher sur le terrain d'Evian-TG (2-3), pour partager le premier fauteuil de leader avec le promu bastiais. Son voisin d'Ajaccio a aussi ramené trois points de Nice (0-1). Idem pour Valenciennes à Troyes (0-1). Lyon et Lille ont empoché des victoires plutôt probantes à Rennes (0-1) et à Saint-Etienne (1-2). En s'imposant à Reims (0-1), les Marseillais ont quand à eux mis un terme à une longue disette en déplacement. Les neuf précédents s'étaient soldés par un nul ou une défaite. Depuis le 29 janvier (2-1 à Rennes), ils n'avaient plus gagné loin du Vélodrome. Bref, tout ça pour dire que cette 1re journée de Ligue 1 a allégrement souri aux équipes qui voyageaient. Faites les comptes : sept d'entre elles l'ont emporté ce week-end. On n'avait pas vu ça depuis près de cinq ans. Depuis la 6e journée de l'exercice 2007-2008, pour être précis. Nancy, tombeur in extremis de Brest (1-0), a contrarié la tendance. Et encore, sans une boulette d'Alexis Thébaux, sur un coup franc anodin de Yohan Mollo, l'ASNL se serait pris les pieds dans le tapis synthétique de Marcel-Picot.
. LES BUTEURS SONT DÉJÀ DE SORTIE
La L1 voyage en 1re - Football - Ligue 1 24 buts en 10 matches. La Ligue 1 est partie sur des bases offensives très honorables. Bien sûr, cette 1re journée n'a pas été aussi prolifique que celle de la saison précédente. Car 2011-2012 avait démarré en fanfare, par un feu d'artifice jamais égalé pour le coup d'envoi d'un championnat de France : 31 buts avaient été inscrits. A l'arrivée, le Championnat avait tourné à une jolie moyenne de 2,52 buts par rencontre. Loin, très loin des prolifiques Bundesliga (2,86), Premier League (2,81) et Liga (2,76). Presque autant que la Serie A (2,56). Du haut de ses 28 réalisations et de son 1,95 m, Zlatan Ibrahimovic en était le capocannoniere. Samedi, le géant suédois a marqué de son empreinte ses premiers pas en France. Son doublé a sauvé le PSG face à Lorient (2-2). Il l'installe, déjà, en tête du classement des buteurs... avec le Bastiais Toifilou Maoulida. Ces deux dernières saisons, personne n'avait frappé à deux reprises lors de la 1re journée. Ce n'était plus arrivé depuis le 9 août 2009. Ce soir-là, Bordeaux avait corrigé le RC Lens (4-1). Yoann Gourcuff s'était offert un doublé. A cette époque, le meneur de jeu girondin surfait encore sur son titre de champion.
. MONTPELLIER ET PARIS ENCORE EN RODAGE
Ce week-end, le champion de France héraultais et son dauphin parisien ont calé au démarrage. Accrochés à domicile par Toulouse (1-1) et par Lorient (2-2), le MHSC et le PSG ont perdu deux points en route. Déjà. Pendant ce temps-là, leurs principaux rivaux ont fait carton plein. A trente-sept actes du dénouement, cela n'a, bien sûr, rien de rédhibitoire. Les candidats au titre ne se désignent pas au bout d'une journée. Quoique... A y regarder de plus près, le futur champion débute, très souvent, sa saison par un succès. Ces cinq dernières années, Montpellier (3-1 face à Auxerre), Marseille (0-2 à Grenoble), Bordeaux (2-1 face à Caen) et Lyon (2-0 face à Auxerre) ont esquissé cette tendance, érigée en règle quasi-absolue sous le septennat lyonnais. Seuls les Lillois, tenus en échec à Rennes (1-1), ont décroché la timbale après un nul d'entrée de jeu. Pour Montpellier et surtout Paris, candidat auto-déclaré à la succession des Héraultais, c'est un motif d'espoir.
. LES PROMUS EN APPRENTISSAGE
La L1 voyage en 1re - Football - Ligue 1 A l'exception de Bastia, les promus ont connu un retard à l'allumage. Ce week-end, Troyes et Reims ont payé pour apprendre. Les Aubois et les Champenois se sont inclinés à domicile. A chaque fois sur une marge infime. Face à Valenciennes (0-1), le but contre son camp de Rincon a été fatal à l'Estac. Face à Marseille (0-1), le Stade de Reims a fini par craquer dans le dernier quart d'heure. Son retour parmi l'élite, trente-trois ans après l'avoir quittée, a mal tourné. Dommage : l'équipe d'Hubert Fournier, plutôt convaincante, s'était donnée les moyens de réussir une belle fête. Troyens et Rémois ont quelques raisons de s'inquiéter s'ils se plongent dans les archives récentes : ces trois dernières saisons, les promus qui ont trébuché d'entrée ont été condamnés dix mois plus tard. Dijon (1-5 face à Rennes), Lens (1-2 face à Nancy) et Boulogne (3-0 à Rennes) peuvent en témoigner. A contrario, les promus partis du bon pied, comme Evian-TG l'an passé (2-2 à Brest) ou Caen (1-2 à Marseille) en 2010-2011, ont souvent sauvé leur peau. Souvent, mais pas systématiquement. Il y a trois ans, les Havrais, bourreaux de Nice (1-0), en avaient fait l'amère expérience.